Photo prise sur une
vidéo lors de l’intervention des Policiers le 27/06/2023 à Nanterre
Le mardi 27 juin 2023, à Nanterre dans les Hauts de Seine,
une course poursuite a lieu entre un jeune de 17 ans, au volant d’une Mercedes
Jaune, et deux motards de la Police Nationale, suite à un refus d’obtempérer.
Après plus de 10 minutes de poursuite, la voiture jaune se retrouve bloquée par
une voiture. Les deux motards en profitent alors pour descendre de leur moto.
L’un d’eux va pointer son arme sur le pare brise et après quelques instants, il va tirer quand la voiture va redémarrer.
Voiture de
l’adolescent le 27/06/2023
Touché mortellement, le jeune de 17 ans meurt une centaine de
mètres plus loin. L’un des trois occupants est arrêté, le passager avant s’est
enfui.
Première Ministre E.
BORNE avec le Maire de Garges les Gonesse dans le Val d’Oise, le 29/06/2023, devant la façade incendiée de l’Hôtel de ville dans la nuit du 28 au 29/06/2023
Rapidement, l’affaire devient politique. Le Président de la
République, sa Première Ministre et son Ministre de l’Intérieur condamnant
immédiatement le geste du motard et l’attitude de son collègue. S’ensuit dans
la nuit du 27 juin 2023, à Nanterre, des émeutes violentes.
Incendie d’un
bâtiment et de voitures dans la ville de Lille le 28/06/2023
Le lendemain, dans différentes villes de France, dont plus
de 8 villes du département du 92, ainsi que dans le 78 et des petites et
grandes villes de province comme Hem dans le 59, Colmar dans le 68 ou Bordeaux
dans le 33, des émeutes éclatent après minuit…
CRS intervenant dans une ville de France dans la nuit du 28 au 29 juin 2023
Les services de Renseignements de la DGSI découvrent que jusqu'à minuit aucun débordement flagrant durant cette
nuit du 28 juin 2023 n'a eu lieu. C’est après minuit que ces émeutes éclatent un peu partout en France. Les Réseaux
sociaux ont permis de coordonner aux émeutiers une sorte de surenchère des incidents
dramatiques : incendies de mairies, attaques de commissariat à l’aide de
mortiers d'artifice, plus de 500 bâtiments publics, commissariats Nationaux et municipaux, ainsi que des magasins, ont été incendiés dans différentes
villes.
Incendie de mobiliers
urbains durant la Marche blanche à Nanterre le 29/06/23
Le jeudi 29 juin 2023, une marche blanche est organisée.
Durant celle-ci, des jets de pierre contre les Forces de l’Ordre et des
incendies de voitures et de mobiliers urbains ont lieu. Durant cettejournée, sur Nanterre, des tags sur les
murs indiquaient : « Révolte pour Nahel », «Vengeance pour
Nahel »
CRS durant la nuit du
29/06/2023, à Vaulx en Velin dans la banlieue de Lyon
Les Autorités ont l’inquiétude d’un effet d’embrasements des
quartiers dits sensibles comme en 2005, où ceux-ci avaient duré plus de trois
semaines.
En effet, en comparaison avec 2005, on voit une accélération dans les chiffres:
Véhicules brûlés:
En trois semaines en 2005 = 9.000 - Du 27 au 29 juin 2013 = 2.000
Policiers et Gendarmes blessés:
En trois semaines en 2005 = + de 200 - le 29 juin 2013 plus de 250
Forces de l'Ordre engagées
Au pic des émeutes de 2005 = 12.000, le 29 juin 2023 = 40.000
Le RAID déployé à
Nanterre le 28/06/2023
Le 29 juin 2023, plus de 40.000 policiers et gendarmes se sont répartis sur
l’ensemble du territoire pour faire face à cette nuit d’émeutes.
Tramway incendié le
29/06/23 à Clamart dans les Hauts de Seine
Malgré ce déploiement de forces de l'Ordre, de nombreuses émeutes vont éclater dans de nombreuses villes ce 29 juin 2023, avec véhicules incendiés et confrontation avec les Forces de l’Ordre. Plusieurs villes ont arrêté leurs
réseaux de transport publics, comme à Paris dès 21 heures ou Lille dès 20
heures. Dans d'autres villes, la Police va demander de suspendre les transports publics, comme à Nantes,
face à des caillassages et l'incendie d'un bus dans différents quartiers de la
ville…
Incendie à Clichy la
Garenne dans la nuit du 29/06/2023
Durant la nuit du 29 au 30 juin 2023, plus de 875 personnes ont été
interpellées au niveau national durant cette nuit-là, dont 307 personnes en Île-de-France, âgés essentiellement entre 14 et 18 ans.
Il y a eu 249 policiers et gendarmes blessés et 77 attaques de commissariats nationaux, de commissariats municipaux et de brigades de Gendarmerie.
Photo d’un appel à
des Rassemblements publiée sur un site internet français
Des appels à des rassemblements sur les Réseaux Sociaux vont
avoir lieu le 30 juin 2023 à 20h00 dans les grands centres urbains comme à
Bordeaux, Bourges, Caen, Clemont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Lille, Lyon,
Marseille, Metz, Nantes, etc.
Les autorités publiques vont interdire aussitôt ces regroupements.
Voitures incendiées
durant la Marche Blanche le 29/06/2023 à Nanterre
L’Etat d’urgence permettant aux autorités d’imposer un
couvre-feu n'a pas été décrété. Cet Etat
d’Urgence avait eu lieu en 2005, au bout de 12 jours après la mort de deux jeunes dans
un transformateur, et où s’en étaient suivis des émeutes qui avaient duré plus de trois semaines dans toute la France…
VBRG de la Gendarmerie déployé dans une ville de France dans la nuit du 30/06/23
Lors de la quatrième nuit d'émeutes, les autorités ont déployé nombre de blindés, tels que des VBRG et des VBP CENTAURE de la Gendarmerie Nationale, pour épauler les unités de Forces de l'Ordre dans les quartiers, ainsi que dans les centre villes.
Arquus SHERPA de la BRI à Nanterre le 29/06/2023 lors d'émeutes urbaines
Des unités spécialisées d'intervention tels que le RAID, la BRI et le GIGN, sont également présents avec leurs véhicules blindés pour arrêter des personnes armées d'armes à feu.
Gendarmes équipés de fusils d'assaut lors d'émeutes violente dans le Val d'Oise en juillet 2016
Face à un risque armé, la Gendarmerie Nationale avait déjà eu à faire face à ce type de risque, en juillet 2016, suite à la mort d'un jeune homme, et où 13 forces de l'Ordre avaient été blessés par arme à feu. Elle avait adopté des mesures exceptionnelles pour ramener le calme, mais sur une zone beaucoup moins importante.
VBMO CENTAURE de la Gendarmerie intervenant lors des émeutes le 30/06/23
Lors de la quatrième nuit d'émeutes, le 30 juin 2023, plus de 1.300
personnes ont été interpellées, dont 406 en région parisienne, plus de
1.350 voitures incendiés, plus de 260 feux ou dégradations de bâtiments
dont 26 mairies, 24 écoles et 5 établissements de justice. Durant cette
même nuit, 31 attaques de commissariats nationaux, 16 attaques de postes
de Police Municipaux et 11 casernes de Gendarmerie.
Par rapport à 2005, on voit des jeunes nettement plus mobiles, se coordonnant par le biais des Réseaux Sociaux et ne restant qu'une demi-heure pour piller et/ou brûler des bâtiments commerciaux ou publics, pour passer sur la cible suivante. De plus, en 2005, les violences urbaines restaient cantonnées dans les banlieues, alors que depuis le 28 juin 2023, des groupes importants se rendent dans les centres ville pour piller, en sachant que les Forces de l'Ordre se trouvent dans les quartiers difficiles en périphérie...
Forces de l'ordre dans une rue de Paris dans la nuit du 1er au 02/07/2023
Dans la nuit du 1er au 02 juillet 2023, les unités de Police sont restées en nombre un peu partout sur le territoire français. 45.000 policiers et gendarmes dont 7.000 sur Paris et sa banlieue proche.
Forces de l'ordre à Evreux dans la nuit du 1er au 02/07/2023 Le nombre
d'interpellations important pour cette nuit-là est en baisse: 719
interpellations contre 1.311 la veille. Il y a eu durant
cette nuit 45 policiers et gendarmes blessés contre 79 la veille, 651 véhicules et
bâtiments incendiés contre 1.616 la nuit précédente et 871 incendies sur la voie publique contre 2.560 la nuit précédente.
CRS accompagnant un émeutier arrêté à Marseille dans la nuit du 02 au 03/07/2023 La nuit du dimanche 02 au lundi 03 juillet 2023 a marqué un réel ralentissement dans les violences et pillages sur l'ensemble du territoire français: 157 interpellations sur tout l'Hexagone, trois policiers et gendarmes blessés, plus de 350 incendies sur la voie publique, ainsi que plus de 330 feux de véhicules et de bâtiments. Un poste de Police et une caserne de Gendarmerie attaqués par des tirs de mortiers d'artifice.
Le Président de l'Association "SeMée" en Seine et Marne devant son bâtiment incendié le 03/07/2023 On note également que de nombreux locaux d'associations ont été incendiés, comme ceux des "Restos du Coeur" dans le Val de Marne et des Yvelines, "l'Aide aux Sans-abris" à Paris ou une épicerie sociale en Seine et Marne.
Arrestation à Lyon par le RAID d'un émeutier durant les émeutes de début juillet 2023 Durant la sixième nuit d'émeutes (nuit du 03 au 04 juillet 2023), les chiffres indiquent une décroissance notable des cas extrêmes connus ces derniers jours. Avec 45.000 policiers et gendarmes toujours présents, il y a eu 72 interpellations contre 157 la nuit précédente. Depuis le début de ces émeutes, cela porte à 3.486 le nombre d'interpellations.
Mairie de Persan dans le Val d'Oise incendiée le 01/07/2023 Durant la nuit du 03 juillet au 04 juillet 2023, 159 véhicules ont été incendiés, 24 bâtiments dégradés et quatre locaux de Forces de l'Ordre (Police Nationale, Gendarmerie, Police Municipale) attaqués.
12 bus de la RATP incendiés à AUBERVILLIERS le 30/06/2023
Les dégâts au 04 juillet 2023 sont estimés à 1 milliard d'euros selon le MEDEF, le syndicat patronal français, sans compter l'image dégradée de la France sur le plan international.
Magasin protégé après les émeutes à à Marseille le 03/07/2023
Les chiffres du Ministère de l'Intérieur indique au 04 juillet 2023:
plus de 5.700 véhicules incendiés, plus de 11.100 incendies sur la voie publique, plus de 1.300 bâtiments brûlés ou dégradés, plus de 250 attaques de commissariats nationaux ou municipaux et de brigades de gendarmerie, plus de 770 policiers ou gendarmes blessés, ainsi que 35 pompiers blessés.
Commerces incendiés dans un quartier de Poitiers le 04/07/2023
La nuit du 04 au 05 juillet 2023 a montré une baisse significative avec 16 personnes interpellées, 8 bâtiments incendiés ainsi que plus de 75 véhicules brûlés.
VBMO Centaure de la Gendarmerie à Grigny durant les émeutes fin juin 2023
La nuit du 05 au 06 juillet 2023, il y a eu 20 interpellations et plus de 80 incendies ou tentatives d'incendie sur la voie publique, pour l'essentiel des feux de poubelle. Ceci montre une accalmie.
En une semaine, 3.625 personnes ont été placées en garde à vue, dont 1.124 mineurs. 990 de ces personnes ont été déférées devant la Justice et 380 ont été incarcérées.
Interpellation d'une personne avec le soutien du RAID à Lille le 29 juin 2023
Pour éviter de nouveaux débordements violents en France dans les nuits du 13 juillet et 14 juillet 2023, les autorités ont remis le même dispositif que lors du début du mois, c'est à dire 45.0000 forces de l'Ordre sur l'ensemble du territoire, des Forces spéciales du GIGN, du RAID et de la BRI, ainsi que les blindés de ces forces spéciales et de la Gendarmerie Mobile. Dans la nuit du 13 juillet, 97 personnes ont été interpellées, 218 véhicules incendiés contre 326 l'année précédente à la même date. De même plus de 2.310 tirs de mortiers ont été tirés en direction des Forces de Police. On note également une école incendiée à Mont St martin en Meurthe et Moselle.
Dans la nuit du 14 juillet au 15 juillet 2023, il a été comptabilisé par le Ministère de l'Intérieur 255 véhicules brûlés contre 423 à la même date en 2022 et il y a eu 95 interpellations. Selon la Police, il y a eu 51 usages de feux d'artifice contre eux.
Voitures incendiées à Srasbourg lors des émeutes en juin 2023
Le 10 avril 2024, le rapport de la Commission d'enquêtes du Sénat a donné le coût de ces émeutes: Pour France Assureurs, le coût des émeutes qui a touché tout le territoire est estimé à 793 millions d'euros pour 16.400 sinistres. Cependant la Commission estime à un milliard d'euros ce coût du faite de nombreuses infrastructures publiques non assurées.
Intervention d'un policier lors des émeutes début juillet 2023
Pour la seule Police Nationale, le préjudice est de 30 millions d'euros dont 10 millions d’euros pour les travaux de réparation des commissariats
dégradés, un million d’euros pour la réparation ou le renouvellement des
véhicules endommagés, et 19 millions d’euros pour la reconstitution des
stocks de munitions et divers matériels nécessaires aux opérations de
maintien de l’ordre
Intervention d'un pompier suite à un commerce incendié à Montargis le 30 juin 2023
2.508 bâtiments ont été incendiés dont 273 bâtiments des forces de l'ordre, 105 mairies, 243 établissements scolaires, ainsi que 12.031 véhicules incendiés.
Voici un interview
de Alain BAUER, Criminologue au CNAM, expliquant la situation et les raisons de cet
embrasement sur la Radio "Europe 1", entre autre sur "l'habitude
et celui du rapport de Force de la violence pour traiter des problèmes
de société. Pour lui, la France est un pays qui ne connait pas la
négociation, ni la discussion, donc tout est rapport de force. C'est
l'idée que seule la violence permet à l'Etat de discuter et que mieux
vaut des vitrines brisées qu'une vie brisée..."
Il parle également de "la
problématique de la confrontation, car pour une partie qui veut en
découdre, la Police, les Services publics, l'Ordre Républicain, ce n'est
pas l'Ordre Républicain, c'est une autre bande... Il y a un conflit
territorial du contrôle des espaces et du territoire à partir d'un
évènement qui l'a généré."
Vidéo de l'interview de Driss GHALI du 05/07/2023
Driss GHALI, écrivain et diplômé en Sciences Politiques, lors d'un interview-vidéo de l'hebdomadaire "Le Figaro", donne son point de vue sur "Emeutes: à qui la faute ?" : "il faudra vivre avec la menace du séparatisme, avec un séparatisme territoriale".
Il explique égalementque "l'Etat Régalien doit revenir en banlieue et sévir, et parle d'autorité de proximité à avoir plutôt qu'une police de proximité en appliqaunt la loi avec une société de plus en plus criminogène".
Vidéo de l'interview de Frédéric PLOQUIN du 06/07/2023
Frédéric PLOQUIN, journaliste et spécialisé dans le Grand Banditisme, répond dans un interview de la Radio/télé RMC, à la question: "Les dealers ont-ils aidé au retour au calme ?"
Réponse: "Il est crédible car les trafiquants sont des personnes très pragmatiques, qui comptent leur argent matin et soir et organisent les "3huit" dans leurs quartier pour la vente de stupéfiants. Le désordre n'est pas foncièrement favorable au commerce. Ils n'ont pas de vitrines, mais des zones de chalandise. Des patrouilles de police, des voitures qui brûlent, de la main d'oeuvre qui se bat, ce n'est pas bon pour leur commerce..."
Pour compléter ce sujet, une étude de 2011
de l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) avait présenté des indications
sur la violence juvénile
Voici quelques
extraits :
« Il y a des liens
étroits entre la violence des jeunes et d’autres formes de violence. Les jeunes
violents commettent fréquemment toute une série de délits et manifestent
d’autres problèmes sociaux et psychologiques »
" Facteurs individuels "
Les principaux facteurs
liés à la personnalité et au comportement que l’on peut associer à la violence
chez les jeunes sont les suivants :
- l’hyperactivité- l’impulsivité- une maîtrise insuffisante
de soi- des problèmes d’attention- des antécédents de comportement agressif- un faible
niveau d’éducation.- Influence de la famille
et des camarades. »
" Facteurs
sociaux, politiques et culturels "
Les bandes constituent un
puissant fermentde la violence
chez les jeunes.
La faiblesse des liens
sociaux dans la communauté s’associe également à une fréquence accrue de la
violence des jeunes.
L’administration du pays,
sa législation et les moyens mis en œuvre pour l’appliquer, ainsi que sa
politique sociale, ont un effet important sur la violence.
Des facteurs comme
l’inégalité des revenus, l’évolution rapide de la démographie dans les
populations jeunes et l’urbanisation ont été liésau développement de la violence chez les jeunes.
Les cultures qui ne
proposent pas de solutions non violentes pour résoudre les conflits semblent
connaître une fréquence plus élevée de la violence chez les jeunes.
Reportage "C dans l'Air" de la nuit du 29 juin 2023
Reportage "du Parisien" sur Marseille de la nuit du 30 juin 2023
Reportage "France Info" sur Lyon dans la nuit du 1er juillet 2023
Reportage "C dans l'Air" de la nuit du 01 juillet 2023
Reportage de "TF1" du 02 juillet 2023
Emeute à Nanterre suite au décès d'un jeune de 17 ans - 29/06/2023
Ces violences dans les villes françaises sont devenues la norme, comme vous le verrez dans ce sujet sur ces violences urbaines ces dernières années en France.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire