mercredi 15 février 2017

Les violences urbaines en France

Les Violences urbaines françaises 

Emeute à Nanterre suite au décès d'un jeune de 17 ans - 29/06/2023  
Les violences dans les villes sont toujours d'actualités, comme fin juin et début juillet 2023, dans plusieurs villes de France, suite au décès d'un jeune de 17 ans lors d'une intervention policière suite à un refus d'obtempérer. De nombreux bâtiments publics comme des Mairies, des Commissariats municipaux, ainsi que des centres commerciaux ont été incendiés.
 

VBP CENTAURE de la Gendarmerie intervenant lors des émeutes le 30/06/23 
De nombreux blindés d'unités spéciales de la Police et de la Gendarmerie ont été déployés pour permettre des progressions face au risque de mortiers d'artifice lancés dans leur direction ou de tirs d'armes à feu.
 
 
Assaut par une quarantaine d'individus avec des mortiers d'artifice 
du Commissariat de Champigny sur Marne - 10/10/2020
Ce genre d'attaques est devenu la norme, car depuis de nombreuses années, ceux-ci se reproduisent, comme ici à Champigny sur Marne, dans la nuit du 10 au 11 octobre 2020, où une quarantaine d'individus cagoulés s'en sont pris en attaquant le commissariat de la ville, à coups de mortier d'artifice...
 

Vidéo de cette attaque

Voitures incendiées proche du Commissariat de Champigny sur Marne en mai 2018
Ce commissariat avait déjà fait l'objet de trois attaques depuis 2018.

Pour faire face à ce genre de phénomène, une Force d'Appui Rapide composée de cinq compagnies de CRS a été créée pour faire face aux troubles les plus graves et sur des violences urbaines. Ceci afin de répondre à des évènements violents, comme au printemps 2020 à Dijon, avec une confrontation entre individus d'un quartier et tchètchènes ou à Nanterre et Villeneuve la Garenne, après un accident d'un motard impliquant une voiture de police.
 
Membres de la CRS 8 dans leur cantonnement de Bièvre dans l'Essonne
La première des unités (CRS 8) de cette Force d'Appui Rapide (FAR) est composée de 200 CRS divisée en deux groupes qui se relaient de semaine en semaine. Elles sont ainsi mobilisables en 15 minutes, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, dans un périmètre de 300 kilomètres.
 
CRS 8 déployée à Limoges en aout 2022 suite à des heurts dans un quartier
Ils sont formés et équipés de moyens spéciaux avec un nouvel uniforme anti-feu et anti-acide, casque plus léger, des petits véhicules, ainsi que des 4X4 rapides pouvant franchir des barricades... 


Bobigny - 11 février 2017
Depuis plus de 40 ans, les violences urbaines reviennent régulièrement au devant de la scène. Il ne faut pas les confondre avec les violences dans les manifestations.
 
Controle par des gendarmes mobiles
Souvent situées dans des quartiers dits « sensibles », elles sont déclenchées lors de contrôles policiers.

Bobigny - 11 février 2017
Mais quelles sont leurs raisons ?  Actes de violence et de vandalisme gratuits ou cri de rage et de colère d’une jeunesse se sentant rejetée par la société ?

La relation tendue entre policiers et « jeunes » revient à chaque fois : Pour la Police, c’est permettre de tenir le terrain, montrer une présence, faire avancer des enquêtes, assurer la tranquillité publique… 

Pour ceux contrôlés, c’est des contrôles à répétition, stigmatisant, au faciès, avec des propos insultants, très souvent par des policiers blancs.

Villiers le Bel le 25/11/2007
Cette relation dégénère suite à :
- un accident mortel entre la police et des fuyards comme à Villiers le Bel le 25/11/2007,

Aulnay sous Bois le 02/02/2017
- une arrestation comme à Aulnay sous Bois avec « Théo » le 02/02/2017,

Trappes, le 18/07/2013
- un contrôle d’identité comme à Trappes d’une femme voilée effectué en présence de son mari le 18/07/2013,

Les Minguettes le 23/07/1981
- une arrestation de suspects comme aux Minguettes le 23/07/1981,

Beaumont sur Oise, le 19/07/2016
- le décès d’un jeune adulte comme à Beaumont sur Oise avec « Adama Traoré », le 19/07/2016

Clichy sous bois le 27/10/2005
 - de décès d’adolescents comme à Clichy sous bois avec « Zyed » et « Bouna » le 27/10/2005

Nantes le 05/07/18
- ou un homme tué par un policier durant un contrôle de police à Nantes le 04/07/2018

les Minguettes - 1983

Vous pouvez lire ci-dessous retranscris l’émission radio « Histoires d'info » de Thomas Snégaroff du 13 février 2017 sur France Info sur  "Comment on parlait déjà des violences urbaines il y a 35 ans" :

Les premières grandes émeutes urbaines ont lieu en juillet 1981 aux Minguettes à Vénissieux, près de Lyon. L'occasion de se pencher sur le traitement médiatique de ce type d'actualité :
Le traitement médiatique des émeutes urbaines à l'aube des années 80 était quelque peu différent. Nous sommes au mois de juillet 1981. Ce n’est pas la banlieue parisienne qui a connu les premières grandes émeutes mais la banlieue lyonnaise. En 1979, Vaulx-en-Velin avait connu de graves échauffourées, elles sont plus graves encore aux Minguettes à Venissieux deux ans plus tard.

Jacques Thévenin, présentateur du journal de France Inter, le 23 juillet 1981 "Le quartier des Minguettes a connu une nouvelle nuit de violences. Une véritable mini-émeute a opposé quelques 150 habitants de la cité, pour la plupart des jeunes maghrébins à des policiers qui venaient arrêter trois cambrioleurs. A Vénissieux, c’est la goutte qui fait déborder le vase car ce genre d’incident se multiplie depuis 2 semaines : incendies, vols de voitures, jets de pierres, saccages de magasins. Le racisme s'en mêle. Le taux de maghrébins est tel que beaucoup d'habitants s'en vont."

les Minguettes - 1983
Et dans la foulée, TF1 se rend aux Minguettes pour comprendre ce qui se joue dans la cité, une cité qui a "inventé" les voitures brûlées. La parole est d’abord donnée aux vieux joueurs de boules du quartier. Des propos sans filtre :
Reporter: "Vous habitez la cité Monsieur ? Qu'est ce que vous pensez des jeunes ici ?"
Personne interviewée: "Des cons..."
Reporter: "Pourquoi ?"
Personne interviewée: " il y a trop de bougnoules dans le quartier. Ils volent tout. Ils sont là que pour piller les caves. Je vous le dis carrément en face. Vous pouvez filmer. C'est vrai."

extrait d'un reportage de TF1

les Minguettes - 1981

Aujourd’hui, sans doute certains le pensent encore, mais nous sommes à peu près persuadés qu’on ne passerait plus de tels propos sur une grande chaîne, sinon pour se moquer de ceux qui les profèrent, dans le style d’émission du type « Quotidien » ou « Le Petit Journal ». A l’époque, ce n’est pas du tout le cas, ces propos ne choquent pas particulièrement, en tout cas, ils ne sont pas diffusés pour choquer.

TF1 donne également la parole aux jeunes dans ce reportage, et là, ce sont des propos qu’on entend encore largement aujourd’hui "Les jeunes cassent, d'accord, mais qu'est-ce qu'ils ont comme loisirs ici ?  Ils ont rien. Il faudrait aussi dire qu'il n'y a qu'une minorité qui cassent et on généralise ici. On a souvent tendance à généraliser ici. les vieux plus tôt. Moi j’ai entendu autrefois, y’en a qui disaient : les attentats, ils jettent des bouteilles sur nous, ils cassent nos jeux, Ce qu'ils disent, c'est pour nous achever. Ils ne veulent pas comprendre les jeunes. Pour eux, c'est tous des délinquants."

35 ans plus tard, les boulistes ont quitté les quartiers sensibles, mais reste un même et inquiétant constat : celui d’une violence endémique et d’un dialogue de sourds entre la jeunesse de ces quartiers et le reste de la société française.

Fin du reportage d’ « Histoire d’info »

ce qui s'est passé dans les Minguettes en 1981 


Contrôle d'identité dans un quartier dit "sensible".
Dans ce reportage de "France Info" du 02 juillet 2023, des jeunes s'expriment: "

"Rien ne change" : à Guyancourt, des jeunes habitants racontent leurs relations avec la police et les discriminations qu'ils subissent au quotidien (...) Magasins saccagés, écoles et voitures brûlées… Depuis plusieurs nuits, les scènes de violences se multiplient dans le pays. Pour Elie, 20 ans, les auteurs de ces faits sont très jeunes, autour de 15 ans. "Ils ont grandi dans les quartiers. Ils voient très bien que les plus grands ont déjà vécu ces violences avec la police, que rien ne change", raconte cet habitant de Guyancourt.

 

Le RAID déployé à Nanterre le 28/06/2023

" On vient de la cité, ça ne sert à rien de prendre un micro et de parler. Il n'y a que comme ça qu'on peut se faire entendre. (...) J'entends toujours: "Retourne chez toi" de la part de la Police" (...)
"Certains policiers ont des problèmes avec certaines personnes : il y a des têtes qu'ils n'aiment pas. Des Blancs, comme moi, ils ne vont pas les contrôler… Je remarque qu'il y a davantage de contrôles sur les gens de couleur"



VBRG de la Gendarmerie déployé dans une ville de France dans la nuit du 30/06/23
Emeutes 2005
Pourquoi entend-t-on les mêmes commentaires des médias et le même discours des jeunes, 40 ans plus tard, et est-il identique dans d’autres villes d’Europe ?




Les politiques de la ville qui vont se succéder vont réhabiliter les quartiers, voire les embellir, mais sans pour autant apporter du travail aux jeunes de ces cités… Le terme de banlieue va devenir même stigmatisant, ayant une connotation de relégation de seconde zone…

Tremblay en France
Il faut remonter aux années 60 et 70 pour comprendre comment de grands ensembles urbains de grandes villes françaises sont devenus une concentration de malaise, de rancœur et de mises à l’écart de ses habitants :

La Commanderie à Nogent sur Oise

Un reportage intitulé « Chronique de la violence Ordinaire » tourné entre 2003 et 2005 autour de la décomposition d’une cité à Nogent sur Oise montre comment cette cité à l'orée des années 1960, répondait à un besoin de logement, contemporain de l'essor économique et social des trente glorieuses. 6 mois d’enquêtes, 2 ans de tournages et 4 films réalisés.

Vidéo sur le début de ce reportage



Vidéo sur la suite et l'histoire de ce quartier 
qui ressemble à tant d'autres...

Les problèmes depuis se sont succédés. Les journalistes ont ainsi analysé les raisons et les conséquences de ces crises économiques, sociales et républicaines. Les mécanismes de la violence et de la désintégration du lien social y sont analysés avec finesse et sans jugement excessif. La politique d'aménagement urbain de la France depuis les années 1960 y est aussi disséquée et mise en question.

Clichy sous Bois - 2005
Les émeutes de 2005 qui ont enflammé de nombreux quartiers de Banlieues en France pendant plus de 3 semaines n’ont pas apporté de réflexions globales. La colère est toujours présente. Celle-ci liée à la violence sociale, la précarité  et la conjoncture économique, n’ont pas permis d’apaiser ces quartiers dits « sensibles ». 
 
Emeutes 2005
Il s’est ajouté aussi un fort relent raciste d’une partie de la population, car ces quartiers abritent de fortes populations musulmanes. L’article du Huffington Post du 16 mars 2015, intitulé «Dix ans après les émeutes de 2005, où est passée la colère des banlieues »,  illustre cette réflexion


Patrouille de Colomiers en Haute Garonne
De même, les policiers affectés à ces quartiers dits « sensibles » sortent souvent d’école de police, donc jeunes policiers et sont affectés là, sans une connaissance de l’histoire du quartier et de ses habitants. Ou bien des renforts de CRS temporaires suite à un cas précédent d'arrestations difficiles ou de règlements de compte... Leurs missions étant de montrer une présence, d’assurer la sécurité des biens et des personnes, faire avancer des enquêtes, et d’assurer la tranquillité publique…

On peut découvrir, en cliquant ici, une analyse liée sur les émeutes de 2005 sur « La montée de la violence chez les jeunes et le phénomène de violences urbaines dans les Banlieues », avec une conclusion pointant du doigt le sentiment d’exclusion sociale mais aussi le rôle de la médiatisation dans ces violences qui sont toujours d'actualité.


De même une étude de 2011 de l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) avait présenté des indications sur la violence juvénile
Voici quelques extraits :

« Il y a des liens étroits entre la violence des jeunes et d’autres formes de violence. Les jeunes violents commettent fréquemment toute une série de délits et manifestent d’autres problèmes sociaux et psychologiques »

"  Facteurs individuels " 
Les principaux facteurs liés à la personnalité et au comportement que l’on peut associer à la violence chez les jeunes sont les suivants :

- l’hyperactivité - l’impulsivité - une maîtrise insuffisante de soi - des problèmes d’attention - des antécédents de comportement agressif - un faible niveau d’éducation. - Influence de la famille et des camarades. »



" Facteurs sociaux, politiques et culturels "
Les bandes constituent un puissant ferment de la violence chez les jeunes.
La faiblesse des liens sociaux dans la communauté s’associe également à une fréquence accrue de la violence des jeunes.
L’administration du pays, sa législation et les moyens mis en œuvre pour l’appliquer, ainsi que sa politique sociale, ont un effet important sur la violence.
Des facteurs comme l’inégalité des revenus, l’évolution rapide de la démographie dans les populations jeunes et l’urbanisation ont été liés au développement de la violence chez les jeunes.
Les cultures qui ne proposent pas de solutions non violentes pour résoudre les conflits semblent connaître une fréquence plus élevée de la violence chez les jeunes. »



Une police plus proche, patrouillant toujours dans le même secteur, avec les mêmes policiers volontaires, accompagnés de temps en temps avec des acteurs sociaux, connaissant l’histoire du quartier et de ses habitants, avec des formations sur le relationnel, les Procédés Neuro-linguistiques, la connaissance sur la violence juvénile, avec un respect réciproque, et aussi avec plus de représentativité ethnique peuvent être des solutions pour une meilleure relation entre police et jeunes de ces quartiers.
 
Voitures incendiées dans un quartier non confinés des Yvelines en avril 2020
Cependant on peut noter aussi une évolution dans les comportements de certains jeunes dans des cités sensibles: Comme l'expliquait Driss ATI-YOUSSEF, président de l'institut Léonard de VINCI, spécialiste de la Sécurité globale, dans l'émission "C'est dans l'air" de France 5 du 12/10/2020: l'état d'esprit de certains viennent pour tuer. Il faut comprendre que l'on a basculé d'une génération qui fuyait la Police, aujourd'hui, on ne la fuit plus, mais on la combat.
 
Violences à Dijon entre la communauté tchéchènes et des jeunes des cités à Dijon en juin 2020
Aujourd'hui on a une génération d'individus qui est né dans les années 90, qui arrive sur le marché de la délinquance et qui ne sont pas désocialisés mais complètement déstructurés, où la violence est leur langage quotidien et sont dans des rapports de force quotidien.
 
Voitures incendiées après un règlement de compte 
dans le quartier des Malassis en Seine St Denis en avril 2018
Que ce soit en prison ou dans le quartier, le rapport de force est quotidien.La Police n'est qu'un outil de la puissance publique qui vient rappeler des règles de la vie en communauté et du respect des lois. ça, ça ne leur plait pas... Quand vous avez des policiers qui se réapproprient des territoires, ça provoque chez eux une réponse violente.  
 

 Image du héros de la Série "NARCOS" sur NETFLIX
Et à la question du journaliste: Mais elle vient d'où cette violence désinhibée, de quel univers, quel imaginaire, elle renvoie à quoi ? La réponse du spécialiste est celle-ci: un certain nombres d'individus qui sont en décrochage scolaire depuis de nombreuses années, où leur quotidien, c'est les jeux vidéos, c'est NETFLIX, quand vous regardez sur ces plateformes de streaming, "El CHAPO", "NARCOS", toutes sortes de séries extrêmement violentes, où c'est la violence du quotidien, il y a une forme de mimétisme. Les règlements de compte sont de plus en plus violents, on n'est plus là pour assassiner mais pour envoyer un message aux bandes rivales...

Grigny 10/07/16
On peut constater que les violences urbaines sont plus souvent en zone "Police"
qu’en zone "Gendarmerie". 

En effet, les zones "police" s’occupent de grandes villes 
ainsi que de leurs grands ensembles.

Gendarmes sur un marché de la ville de Chateaubriand
Les zones "gendarmerie" se trouvent dans des petites et moyennes villes, avec des brigades locales (type de commissariat de police où les logements des gendarmes se trouvent avec leurs familles). 
Les gendarmes de ces Brigades sont plus souvent en contact avec la population et connaissent la délinquance juvénile locale. Elle possède aussi, dans des villes moyennes, des quartiers dits « sensibles ».

Beaumont sur Oise, le 19/07/2016
Avec la mort d’Adama Traoré et les émeutes qui s’en sont suivies, et pourtant en zone "gendarmerie", cette situation a démontré qu’une intervention d’une unité extérieure à la Brigade locale, en l’occurrence un PSIG (Peloton de Sécurité et d’Intervention de la Gendarmerie, unité chargée de renforcer sur le terrain les brigades surtout la nuit et par la recherche du Flagrant délit)  peut faire dégénérer une situation qui pourtant à l’air sous contrôle.

Lien sur les 5 nuits d’insurrection 
avec des policiers et gendarmes blessés par balle 
en cliquant ci-dessous :


Vidéo de l'interview d'Alain BAUER le 29/06/2023

Voici un interview de Alain BAUER, Criminologue au CNAM, expliquant la situation et les raisons de cet embrasement sur la Radio "Europe 1", entre autre sur "l'habitude et celui du rapport de Force de la violence pour traiter des problèmes de société. Pour lui, la France est un pays qui ne connait pas la négociation, ni la discussion, donc tout est rapport de force. C'est l'idée que seule la violence permet à l'Etat de discuter et que mieux vaut des vitrines brisées qu'une vie brisée..."

Il parle également de "la problématique de la confrontation, car pour une partie qui veut en découdre, la Police, les Services publics, l'Ordre Républicain, ce n'est pas l'Ordre Républicain, c'est une autre bande... Il y a un conflit territorial du contrôle des espaces et du territoire à partir d'un évènement qui l'a généré."
  

Vidéo de l'Audition d'Alain BAUER du 06/07/2023
à l'Assemblée Nationale Française devant des parlementaires
 
Dans cette autre vidéo, Alain BAUER a présenté le 06 juillet 2023 durant une audition devant la Commission d'enquête de l'Assemblée Nationale chargée de faire la lumière sur l'Action des Groupuscules violents lors des manifestations, son analyse très détaillée sur l'évolution des violences lors des Manifestations avec également l'impact et cette évolutions avec les violences urbaines
 
Manifestation début décembre 1986 contre la Loi DEVAQUET
 Il explique qu'en 1986, surgit la "Nébuleuse" durant les manifestations étudiante de l'époque. Il s'agit d'un regroupement de lycéens venant d'un peu partout, mais surtout des banlieues des cités des quartiers et qui n'ayant aucune compétence, expériences ou culture de la manifestation, trouvaient que c'était l'opportunité de se mettre devant la manifestation pour s'affronter avec les Forces de L'Ordre.
A cette époque peu de pillage, mais surtout de la casse de vitrines et d'incendies sur la voie publique.
 

Incendie d'une grande surface au Mas du Taureau à Lyon en octobre 1990 
après la mort d'un jeune renversé à hauteur d'un barrage policier
Entre 1986 et les manifestations des Gilets jaunes en 2018-2019, des réadaptations policières ont été constatées avec des problématiques très spécifiques suite à un évènement tragique, notamment dans les banlieues, lors de poursuites avec la Police ou de réglements de comptes entre bandes rivales créant des micros émeutes.
 

Agresseurs s'en prenant à un manifestant sur l'Esplanade des Invalides à Paris en 2006
Ceci face à des individus dans les manifestations qui profitaient de ces moments là pour, soit s'attaquer aux Forces de l'Ordre même quand la manifestation était pacifique, voulant s'attaquer aux magasins et réintégrant la manifestation pour ne pas se faire arrêter, soit en volant les manifestants en se faufilant parmi la masse.
 

Voiture incendiée lors des des émeutes de 2005
La position de la Police depuis 1968 était "Mieux vaut une vitrine brisée qu'une vie brisée", et éviter des mouvements de foules dramatiques avec des morts et des blessés jusqu'en 2005 avec les trois semaines d'émeutes dans toute la France.
 
 
Manifestants violents lors du sommet de l'OTAN en avril 2009
Par la suite va s'ajouter des mouvements de désobeissance civique et de violences sur des questions sociétales et environnementales ou des groupes structurés en méthodes de Blacks blocs vont affronter les Forces de l'Ordre.
 
 

Intervention des gendarmes sur Notre Dame des Landes en 2018
Une adaptation à la Gestion du Maintien de l'Ordre dans les manifestations et les émeutes urbaines va se dessiner en 2020 avec l'adoption du schéma National du Maintien de l'Ordre:

 
Carte des zones expérimentales sélectionnées pour 2018 et 2019
Une expérimentation a été réalisée dans toute la France sur une "Police de Sécurité du quotidien" (PSQ), depuis 2018, puis dans d'autres communes en janvier 2019. Le principe est de déployer une police mieux ancrée dans les territoires dont elle à la charge, en ayant une connaissance plus fine des lieux et de sa population, et de permettre aux policiers de se déployer sur un secteur déterminé et d'être plus présent au quotidien auprès des acteurs sociaux, commerçants, associations, etc 
 
CRS 8 déployée dans la ville de Nantes suite à des violences urbaines en 2022
Ceci n'empêche pas les règlements de compte avec armes à feu et les points de deal toujours présents, comme on a pu le voir dans différentes villes françaises. 
Prenons l'exemple des quartiers nantais qui sont sous ce principe de "PSQ" et qui avaient nécessité plusieurs fois l'envoi de la Force d'Appui Rapide des CRS...
 
 Voiture de police dans le quartier de Bellevue classé PSQ en juillet 2022
On peut voir régulièrement dans de nombreux articles à ce sujet, l'angoisse régulière chez les habitants. Ici un article >>> en cliquant ici <<< sur une personne touchée par une arme à feu dans un quartier PSQ de Nantes en juillet 2022
  
Quelques jours après cette agression à mains armées, un nouveau règlement de compte avec deux individus sur un scooter tirant sur une voiture. Article racontant ces faits >>> en cliquant ici <<<

Voitures de police dans le quartier de Bellevue classé PSQ en septembre 2022
ou ici, toujours dans le même quartier, le 02 septembre 2022, avec une autre personne touchée par balle en pleine journée. Voici un article consacrée à ce fait devenu banal >>> en cliquant ici <<<
 
Photo de dealers en train de vendre au pied d'un immeuble de Nantes en janvier 2023
En 2023, un ancien point de deal important de Nantes, qui avait été démantelé en 2022, a ressurgi et inquiétent à nouveau les riverains malgré de nombreuses opérations de Police. 
 
 
Ecusson de la CRS 8 spécialisée dans l'intervention rapide lors de violences urbaines
Fin mai 2023, deux sections de la CRS 8 sont arrivés sur Nantes pour "harceler les points de deal". Ceci afin de démotiver les dealers qui font l'objet d'intenses luttes de territoire entre criminels revendeurs et organisateurs de points de deal....
Ceci fait effet suite à une série de fusillade dont l'une mortelle, lors de la descente d'une personne de 23 ans d'un tramway.
 
Point de deal à Reims en février 2023 avec les inscriptions au mur des prix de vente de drogue
Ces situations montrent la difficulté pour les Forces de l'Ordre de garantir l'ordre républicain sur des quartiers précis, qui sont tenus au quotidien par des individus qui terrorisent les habitants, et qui continuent leurs actions illégales en considérant la Police comme une simple bande adverse...

 
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Enfin, un autre point sur les violences sur la Police concerne les actes d'agression de plus en plus violents durant les manifestations et posent une réelle réflexion et des actions à mener comme vous pouvez le découvrir sur le lien ci-dessous:  
 
Le ministre de l'intérieur, Gérard COLLOMB, à St Astier, le 08/06/18
En juin 2018, le ministre de l'intérieur de l'époque, Gérard COLLOMB, a exposé au Centre d'entrainement de St Astier de la Gendarmerie, la doctrine du maintien de l'ordre à adopter lors des prochaines interventions lors de manifestations:
Elaborée sur la base des RETEX (Retour d'Expériences) de quatre opérations majeures réalisées en 2018: La zone d'essai d'enfouissement de déchets nucléaire de Bure, Notre Dame des Landes, la Gestion des mouvements dans les universités en mai 2018 et la manifestation du 1er mai 2018), la doctrine évolue autour d'un axe majeur:
La judiciarisation des fauteurs de troubles

Vidéo de cette visite du 08/06/2018


Trois principes sont pris en compte:
1- Mieux préparer et anticiper les manoeuvres d'ordre public

2- Garantir l'application pleine et entière du droit

3- Mieux expliquer et toujours plus communiquer 
sur le sens de l'action engagée.


CSI et CRS face à des manifestants des Gilets Jaunes e 24/11/18 sur les Champs Elysées à Paris
Cependant les émeutes qui se sont produites, en marge de manifestations dit "des Gilets Jaunes" le 24/11/18 et le 01/12/18 aux Champs Elysées, ou ailleurs en France, imposent une nouvelle réflexion sur ce type de manifestations extrêmement violentes:


 
>>> Cliquez ici <<<

>>> Cliquez ici <<<

VBRG déblayant une petite barricade dans Paris le 08/12/18
Ce qui a fait suite à des changements de modes opératoires durant les manifestations en France le samedi 08 décembre 2018, répartissant sur l'ensemble du territoire plus de 89.000 gendarmes et policiers. A titre d'informations, 100 Escadrons de Gendarmerie Mobile sur 109 et 55 Compagnies de CRS sur 60 furent mobilisés

Gendarmes mobiles à Bordeaux face à des personnes violentes le 08/12/18
Une meilleure adaptation des effectifs et des mouvements dynamiques ont été réalisés pour empêcher les émeutiers de se positionner en situation défensive.

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Ceci a été conforté à la Mi-septembre 2020, lorsque le gouvernement a présenté un Schéma National du Maintien de l'Ordre. Il en sort des changements dans la communication, l'évolution des tactiques et des modes d'actions, ainsi que l'utilisation des progrès technologiques et de matériels avec un renfort humain.

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Histoire des forces Anti-émeutes françaises

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Droits et devoirs 
lors de manifestations en France

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Découvrez aussi sur "GSG9 1/87"
les unités et informations sur les forces de police


>>> Cliquez ici <<<

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et des dioramas sous différentes échelles: 


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